Nous avons souhaité par cette ligne du temps numérique vous proposer un bref regard sur les moments marquants de la vie et l'œuvre de Raoul Barré. Considérant la somme considérable de ses réalisations et le fond colossal de ses œuvres, il s'avère difficile, voire impossible, de vous présenter de façon exhaustive sa contribution au patrimoine des différentes disciplines artistiques auxquelles il s'est dédié. Certes, l'apport des visiteurs de ce site Internet et les efforts que nous entendons y consacrer afin de l'actualiser par les différentes contributions que nous espérons y recueillir sauront, nous le croyons, le rendre de plus en plus représentatif qu'il puisse l'être des travaux de ce pionnier québécois qu'est Raoul Barré.
29 janvier 1874 | Naissance de Vital Achillle Raoul Barré rue Mont-Royal, à Montréal. Il est le quatrième des 12 enfants de Joseph-Louis Barré et Marie-Olivine Ste-Marie.
Barré entre à l’Institut du Mont Saint-Louis (IMSL), où il apprend notamment le piano.
Barré délaisse le piano pour ses premiers cours de dessin, mais comme il néglige les autres matières, il se fait montrer la porte de l’IMSL, Son père l’inscrit alors au Conseil des arts et manufactures de la province de Québec, un collège dont le programme de formation réserve une place importante au dessin.
Première parution connue d’une illustration de Barré, « La Fête de nuit à Boucherville de la 22e convention des ingénieurs-pompiers », parue en page couverture du journal montréalais Le Monde illustré.
À Paris, où il arrive au printemps 1896 et reste d'abord un peu plus de deux ans, il fréquente l'Académie Julian, réside rue de Beaune, suit les cours d'Henri Royer4 et ceux de l'École des beaux-arts ; il s'inscrit à l'atelier de Jean-Paul Laurens qui le marque profondément. Le jeune Barré passe son temps à copier les tableaux de maîtres figurant au musée du Louvre3. Il dessine et peint également des œuvres originales ; il cherche à exposer ses travaux et publier ses dessins. (source Wikipedia)
La première trace d'une collaboration en France en tant que caricaturiste est pour Le Sifflet le 3 mars 1898 : ce bi-hebdomadaire illustré satirique fondé par Achille Steens et publié par Stock se montre dreyfusard, essuie de nombreux procès. Barré collabore à d'autres périodiques parisiens comme Le Cri de Paris, Le Gavroche et La Gaîté gauloise ; il travaille aussi pour les éditions de Paul Ollendorff. Steens est également le directeur de La Revue des Deux Frances où Barré publie de nombreux dessins entre mars et juillet 1898 : les deux hommes semblent avoir été liés dans un même combat pour la justice.
Barré montre au public une aquarelle, Le Bain, lors de la 20e exposition annuelle de l’Académie royale du Canada (Art Association of Montreal).
Barré revient à Montréal, où il partage son temps entre la peinture, la caricature et l’illustration.
À l'occasion des Fêtes de la Saint-Jean-Baptiste, Raoul Barré publie l'album illustré de 32 pages "En roulant ma boule".
Mariage de Raoul Barré et d’Antoinette Skelly à l’église Saint-Jacques de Montréal et départ pour Paris.
Publication de « Pour un dîner de Noël », le 20 décembre dans La Presse; première bande dessinée à paraître dans un quotidien québécois.
Naissance de leur fille unique Marguerite en juillet, à Paris. Retour de la famille à Montréal, en novembre.
Barré s’installe à New York, où il restera 25 ans. Il y travaille initialement comme dessinateur de presse et utilise deux pseudonymes, Raoul Barry et VARB (ses initiales complètes).
De New York, Barré fait parvenir les premières planches de «Les contes du Père Rhault», une bande dessinée en couleurs, que le journal La Patrie de Montréal fera paraître en juin, et ce, jusqu’en 1909.
Barré peint Au bord de la mer, à Gloucester, Massachussetts, un tableau aujourd’hui dans la collection du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ).
Intrigué par les expériences du Français Emil Cohl et de l'Américain Winsor McCay avec les premiers dessins animés, Barré devient rapidement un acteur de premier plan dans le domaine. Il commence par offrir ses services au studio Edison, où il produit plusieurs courts métrages promotionnels qui pourraient avoir marqué la première utilisation de l'animation dans la publicité, puis fonde avec Bill Nolan le Barré-Nolan Studio.
Barré rejoint le McClure Newspaper Syndicate et crée, pour les éditions dominicales du New Haven Union du 12 janvier au 9 novembre, une bande dessinée intitulée Noahzark Hotel, publiée également en français dans La Patrie sous le titre « À l'hôtel du père Noé ».
Barré fonde sa propre compagnie d’animation, le Raoul Barré Studio, dans la section Fordham du Bronx. Il conçoit deux inventions qui simplifient et accélèrent le travail de l’animateur, tout en améliorant la qualité du mouvement : le slash system et le peg bar, soit la règle à tenons toujours utilisée dans l’industrie.
Barré continue de peindre et réalise La Baigneuse, aujourd’hui dans la collection du MNBAQ.
Selon Otto Messmer, Barré prédit, lors d’un dîner, que les dessins animés parleraient, utiliseraient des effets sonores et seraient en couleur.
Le magnat de la presse et multimillionnaire William Randolph Hearst lance l’International Film Service pour rivaliser avec Barré et embauche la plupart de son personnel. Barré est réduit à accepter des contrats chez Hearst en tant qu'entrepreneur indépendant. Après avoir réalisé sept dessins animés dans la série des Phables, il démissionne.
Barré s’associe à Charles Bowers et Alfred Thurber pour fonder le Barré-Bowers Studio, un des quatre grands studios d’animation de New York. Ils produisent pendant trois ans une version cinématographique de Mutt and Jeff, la première bande dessinée quotidienne américaine, née en 1907.
Barré quitte le studio après une brouille avec Bowers, perd la tête et est interné.
C’est vers cette époque que sa femme le quitte, emmenant avec elle leur fille unique Marguerite, à qui elle défend de voir son père.[109] On voit sur la fiche que Raoul et Antoinette vivent alors séparés, lui au 1, Northern Avenue et elle au 1611, University Avenue, tous deux à New York City, NY. On ne sait ni à quelle date Barré entre à l’hôpital ni à quelle date il le quitte.
Barré réintègre le monde de l’animation à la demande de Pat Sullivan, co-créateur avec Otto Mesmer des dessins animés Félix the Cat (1919), et collabore comme « animateur invité » à sept épisodes.
La maladie force Barré à quitter l’environnement trop compétitif de New York et il rentre à Montréal.
Malgré la maladie, Barré reste visionnaire et continue de se lancer dans des projets innovateurs et audacieux. Convaincu que l’animation peut avoir des vertus pédagogiques, il élabore pour le ministère de la Voirie un projet de film sur le «Tourisme dans Québec».
Barré met sur pied l'Educational Art and Film Co. of Montreal, une école-coopérative où les étudiants étaient payés pour travailler sur de vrais projets, dont sa création inachevée Microbus 1er.
Il propose également au frère Marie-Victorin de l’Université de Montréal d’animer des schémas scientifiques dans des films éducatifs sur la botanique et les sciences naturelles.
Son gendre Gaspard Fauteux, le jeune chirurgien-dentiste qui a épousé sa fille en 1923, se lance en politique provinciale. Barré appuie sa candidature contre Camilien Houde, en produisant avec lui «Le Taureau», un journal satirique et partisan qui donne la réplique au journal «Le Goglu» de Houde.
Atteint d’un cancer, Barré meurt à l’âge de 58 ans à la résidence de son frère Georges, rue Nelson à Outremont.
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